Cynisme

IMG_0150Une préfecture qui montre ouvertement son racisme dans une affiche sur la distanciation COVID. Un préfet de police de Paris qui accuse les morts de la Covid d’après début avril d’être coupables d’avoir enfreint les mesures de confinement (ses faibles excuses ultérieures n’effacent pas la honte de ces propos). Un Président de l’Assemblée Nationale mis en examen pour prise illégale d’intérêt. Une (ex)ministre de la Santé qui avoue avoir menti sur la sécurité des Français, et qui poursuit sa carrière. Une porte parole du gouvernement qui affirme publiquement qu’elle mentirait sans scrupule pour protéger le Président, et qui garde ses fonctions. Une « affaire Benala » passée aux oubliettes… 

Dans n’importe quelle démocratie, un seul de ces dérapages aurait suffit à créer un scandale politique, et pour le moins à conduire à la démission les personnes directement impliquées. En France, rien…

Jamais au cours des cinquante dernières années, nous n’avions vu un tel cynisme, qui corrompt en profondeur la notion même de démocratie et de politique. Il faut remonter à la belle époque du scandale de Panama en 1892, ou à celle de l’affaire Stavisky en 1934, pour retrouver un tel esprit. On sait comment ces époques ont fini.

Nous avons tort de ne pas réagir davantage. Ce cynisme en politique mine la démocratie plus sûrement encore que toutes les mesures autoritaires que peut prendre un gouvernement. Quand un peuple ne peut plus croire à la simple bienséance morale de ses dirigeants, il est prêt à devenir la proie de n’importe qui et de n’importe quoi.

Pour les Français, il est plus que temps de changer radicalement de classe politique. Pour nous Corses, il est plus que tant de nous séparer de ce navire en perdition.