En ces temps où le gilet jaune a remplacé le bonnet phrygien, on a jamais autant parlé de république. Celle-ce serait attaquée, nous dit-on, par des factieux qui ne veulent que détruire…
Ah, la République ! Res publica, cette “chose publique”, cet intérêt général qui nous concerne tous, et qui a pour essence même de faire pièce aux intérêts privés qui ont trop souvent utilisé l’Etat à leur propres fins… « Quand on met le feu à une préfecture, c’est la République qu’on attaque, quand on va taguer l’Arc de Triomphe, souiller la tombe du soldat inconnu, c’est la République qu’on attaque […] », nous dit Marlène Schiappa…
Non, Madame, ce que vous dites n’est pas toujours vrai. Quand on met le feu à une préfecture, il arrive que ce soit le symbole d’une oppression qui n’a rien de républicain qu’on attaque. Quand on tague l’Arc de Triomphe, il est éminemment probable que ce ne soient pas les cendres du soldat inconnu qui soient visées, mais le “Triomphe” arrogant d’un nouveau pouvoir monarchique qui a oublié ce qu’est la République.
C’est un triste paradoxe que ce soit la ministre d’origine Corse de ce gouvernement qui profère ce genre de sottises. Il est vrai qu’en un temps déjà, c’est un Corse —Saliceti— qui combattait d’autres Corses au nom d’une République jacobine dont Paoli ne voulait pas…
Tiens, au lieu d’écouter les discours de l’Elysée et de ses servant(e)s sur la République en danger, je vous conseille de lire “Le Républicanisme corse”, le dernier ouvrage de Jean-Guy Talamoni, qui vient de paraître aux éditions Albiana.
Et vive la Démocratie ! Evviva a Democrazia !